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Moses Roper

(1815-1891)

Né en 1815 en Caroline du Nord, Moses Roper était le fils d’un planteur blanc et d’une esclave domestique afro-indienne. Il fut vendu à six ans, sans doute à cause de la pâleur de sa peau et de sa ressemblance avec son père. Son récit se distingue l’évocation précise des très nombreux châtiments physiques qu’il subit ou observa et par des considérations sur le traitement particulier des esclaves assez pâles pour  « passer » pour blancs. Roper appartint à de nombreux propriétaires, dont John Gooch, un planteur de coton de Caroline du Sud. Dès son adolescence, il tente de s’enfuir et persiste à essayer malgré les terribles punitions qui lui sont infligées à chaque fois qu’il est repris. En 1832, Gooch finit par le vendre. Il passe entre les mains de plusieurs propriétaires, en Géorgie et en Floride. En 1834, Roper réussit à gagner Savannah, en Géorgie, et de là à rejoindre New York. Il exerce divers métiers dans l’État de New York, le Vermont et le Massachusetts. Il fréquente des abolitionnistes à Boston, puis décide de partir en Angleterre par crainte d’être capturé aux États-Unis et asservi de nouveau dans le Sud. Il débarque à Liverpool à l’hiver 1835. L’esclavage vient d’être aboli dans les colonies anglaises. Des abolitionnistes britanniques financent son éducation scolaire et le font intervenir lors de réunions antiesclavagistes. Il rédige son autobiographie,  A Narrative of the Adventures and Escape of Moses Roper, from American Slavery, qui est publiée à Londres en 1837 et rééditée de nombreuses fois. La première édition, comme souvent les récits d’esclaves, est introduite par le texte d’un abolitionniste blanc. Dans les éditions ultérieures, Roper s’en dispense, affirmant son autorité. Publié avant les récits devenus canoniques de Frederick Douglass et de William Wells Brown, celui de Moses Roper représente une étape importante dans le développement de ce genre américain majeur.

Extraits proposés :

  • Un enfant trop blanc : né d’un père blanc et d’une mère esclave, pâle de peau, le jeune Moses change sans cesse de mains (p. 9-13)
  • Tortures en tout genre : à chaque fois que Moses Roper s’enfuit, son maître invente de nouveaux châtiments (p. 27-30)